12.8.14

Apothéose de la pourriture

L'été passe pour rien ou c'est ce que je fais semblant de croire. les arbres croulent sous les fruits saturés d'eau, la moiteur, le feu dans le jardin ; nous avons rassemblé du bois, recyclé des branches coupables, la cabane explose en météorites de terre grise, sans défense : Il dit : "ce n'est que le début d'une longue série" ; un tas immonde en résulte, il faudra beaucoup de patience, beaucoup de feux  ; pour l'instant les pigeons sont les seuls volatiles à manifester un peu de vie en recouvrant de leurs fientes les carreaux du Nord. chaque jour je veux faire le vide, le grand nettoyage, mais l'envie passe vite le goût amer dans le fond de la langue et la pesanteur gargouillante dans les viscères macération, compote, pourriture, compost. les rêves montrent des images de triangulaires mais personne n'en sort très vivant.le cordon est coupé, plus moyen de transférer ; la machine à faire les trottoirs n'a pas perdu son temps ses cris aigus ne laissent aucun répit pas plus que la Turquie, l'Irak, et le reste de la poudrière, la maternité en flammes, les centaines d'enfants saccagés, la neige ; oui la neige. un nouveau paysage à la place, un peu plus de cendres et de boue on oubliera vite qu'il n'y avait jamais eu de trottoir auparavant, pas plus que de maternité, que le dégoût n'était qu'un avant-gout, que tous les jeux de mots ne sont pas bons à faire.
Elles disent : "Prends soin de toi". qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ?

1 commentaire:

Lìn a dit…

Oui je suis revenue.
Beau texte qui sous-entend plein de choses dures comme le rocher, une noirceur de la cendre
prends soin de toi... oui, qu'est-ce que ça veut dire? maintenir une lueur coûte que coûte même si le feu préhistorique tangue et manque de combustibles?