OUI MES MOI journal de mes minorités
C'est bien connu les Vierge sont des hypo-con -servateurs -glomérateurs -glutinateurs -grégateurs -gratulateurs -sidérables -sidérants et comme dirait mon fiancé qui en connaît un rayon dans les bibliothécaires, - driaques. "Avec un Soleil natal en Vierge, vous êtes sans doute du genre à tout conserver ; et bien dites-vous que les planètes du jour,vous inciteront à vous replonger dans ce passé qui vous est cher et à faire le saut de l'ange dans votre avenir"
28.8.24
10.6.24
Résurgence (s)
5.2.24
On ne manque de rien
On ne manque de rien. Tout est fait pour assurer le transit des pensées lumineuses, le recyclage futur, pour que même ici rien ne se perde.
Endroit propice au
relâchement
futur livre d'artiste de
cabinet
journée des crevaisons
multiples au Sud de Dijon
Journée de la chute
spectaculaire des feuilles et des températures
Journée de la dubitation
journée de l'hiver qui
approche et rend les houx plus rouges que verts
la soufflerie de
l'aspirateur s'arrête en direct, c'est à nouveau la nuit
un jour je soumettrai mon
cas de caca.
mon cas "avant
défécation" à des spécialistes ; personne n'a jamais évoqué cet état, je
me demande si quelqu'un d'autre partage cet état d'enthousiasme amphétaminé
Journée du ciel menteur
trop bleu pour être signe d'été.
sûrement une bise sournoise se cache au ras des coins de rues.
Journée des aller sans
retour et des sirènes sans repos et des jambes fatiguées
ne pas se laisser griser
par la gristesse
ne pas se laisser enfermer
dans la carcasse des mots
Journée des géraniums qui
n'ont jamais connu le froid
Journée de m'être levée
très tôt après avoir peu dormi pour aller prendre le train le petit chat d'en
face à la fenêtre comme un pot de fleurs il regarde étourdi, les pigeons qui
passent.
journée d'avoir relu une
ou 2 pages du cahier hongrois, joie de retrouver de replonger
et ces atmosphères
surchauffées comme ce matin
6 heures et déjà 30° au
moins
on pourrait aller dans le livre blanc des records de nuits blanches
tout ce qui vient dans la
tête alors n'est qu'une immense volute de craintes et de découragement
il est 4 ou 5 heures et on
n'a toujours pas dormi
positionné le corps sur
ses 4 faces, étendu, recroquevillé, séparés, collés, rien n'y fait
au matin l'impression
étrange d'en avoir réchappé de justesse.
4.2.24
Le parc étendait sa sépulture de ramures murmurantes
Le parc étendait sa sépulture de ramures murmurantes et d’ombres sombres. Après les dédales du château, cadencé de couloirs en pièces vides, de souvenirs encadrés en gerbes de fleurs confites, le semblant de perspective apaisant le regard reposant le souffle. Je n’étais plus sorti de ce labyrinthe depuis 1983 et les histoires d’eau. Je ne savais pas si le monde existait encore, au-delà de ces frondaisons, de ces fontaines coulant en vases clos et vasques visqueuses, au-delà de ce ciel immobile. Mon itinéraire était toujours le même, j’empruntai tout d’abord la longue allée bordée d’arbres majestueux, peuplés de carouges à épaulettes blessés, mais rescapés de la grande épidémie du 4 janvier, abritant ça et là une créature élégante et diaphane, sensuelle, comme pénétrée par ses souvenirs de pierre. Puis, arrivé près de la petite statue fondante, je fondais. Elle me rappelait tant cette jeune fille connue jadis dans l’autre monde, un peu danseuse, un peu biche, qui posait toujours sur moi ses regards étonnés lorsque j’allais jeune homme acheter une baguette bien cuite dans le magasin de ses parents. Je fondai quelques minutes puis m’étant reconstitué, je reprenais ma marche inutile vers l’horizon sans fin –où l’œil jamais de l’homme n’apaisera décidément sa faim- Parfois à l’abri des buis, à l’habit des bruits, je remarquai des ombres, et leurs poses lascives évoquaient un couple après les ébats amoureux ou après les débats a-mourants. Selon. Mais leur intimité m’était fatale car ma douloureuse solitude suintait de mes yeux, alors que je n’avais plus les moyens de pleurer, j’étais à sec, et puis, j’étais encore un homme : que diable ! charpenté et droit comme du Giacometti charnu. Je devais contenir mes larmes, sangler mon cœur et reprendre ma marche sans but et sans issue qui me reconduirait inévitablement dans les mêmes couloirs, sur les mêmes tapis, les mêmes allées, les mêmes avenues. Puis un jour le froid de la pierre me figerait à mon tour, sans crier gare, et le prochain promeneur solitaire, s’arrêterait devant moi, essayant de déchiffrer mon improbable posture tandis que son chien se soulagerait.
2.2.24
Enfin Stevenson
Je suis donc en train de "faire" le chemin de
Stevenson, mais allongée, assise, dans mon lit, quoi. Ce ne sont que
ravissement et surprises perpétuels quant à ses réflexions, ses descriptions de
nuits à la belle étoile, de bête du Gévaudan, le "Napoléon Bonaparte des
loups", les odeurs de pins, l'apprivoisement assez rude au début de Modestine. Une nuit dehors si parfaite qu'au matin il laisse quelques pièces de monnaie à l'emplacement de sa couche.
Levée
aujourd'hui à 5.55, ce matin une lueur blanche et brumeuse à l'Est m'intrigue
et je la retrouve quelques pages plus tard, annonciatrice de l'aurore, juste
avant le pays des Camisards.
Dans un paragraphe plus loin où il est
question d'oiseaux, je me crois chez Virginia Woolf (l'avait elle lu ?) dans
nos interludes des Vagues sur lesquels nous travaillons depuis 2 ans avec notre
atelier d'écriture À la brise de. Je pense aussi à l'usage du Monde chéri de
Nicolas Bouvier tant aimé et qui serait concurrencé sur l'autel de mes livres
cultes par celui-ci ? Chaque livre arrive à son heure ; ce "Voyages dans
les Cévennes avec un âne" que j'ai depuis toujours dans mon rayon
Auvergne, avec tous les documents "Cartographie" (d'encore À la
brise), qui débute au pays de ma mère, mais jamais lu, jusqu'à ce que mon
compagnon d'aventures m'en suggère la lecture , (merci). Oui, chaque lecture
arrive à son heure. Je ne pense pas que je le marcherai jamais ce chemin, mais
je sais pourtant que j'y habite, dans les landes des plateaux, dans les gaudrioles
des oiseaux survivants.