13.12.11

8 décembre, sorte de steppe hongroise

dans mon quartier la lune,
rien d'autre
les lumières habituelles
pas un chat
pas un chat qui allumerait 
la nuit de ses yeux 
phosphorescents
le mien dort 
en boule sur la chaise 
à côté de moi
ayant aimé le poisson mort servi tout à l'heure
le digère
rien sur le rebord des fenêtres
moi non plus
la ferveur baisse  
la ferveur baise
tant mieux
à peine 7h40 et l'épaisseur de la nuit égale 
celle 
de 2 heures du matin
moi 
aussi
des essais de cinéma 2 soirs coup sur coup
quelle solitude !
celle de la Puszta
sorte de steppe hongroise
celle de l'homme enfermé dans ses pulsions
sorte de machine américaine
celle des spectateurs enfermés dans ces salles 
jamais 
complètement obscures
avec leurs pensées 
qui 
telles 
un faisceau laser
vont 
de leur tête 
à l'écran 
de l'écran 
à leur cerveau
ça se voit, 
sans qu'on ne sache rien 
en lire
tout le monde est dans la 
crise
suspendu aux sommets cruciaux
dont les neiges 
éternelles 
de moins en moins
- l'abominable optimisme des mots -
fondent, 
goutte à goutte
certains soirs je fais le tour de mon 
répertoire
tout le monde est aux abonnés 
absents
certains soirs je fonds goutte à goutte
devant le silence 
abyssal 
des répondeurs qui ne répondent pas
puis je retourne
à mes steppes personnelles
la nuit s'endort
moi pas
mais le jour revient
comme
immanquablement
l'abyssal optimisme 
des mots

4 commentaires:

Lin a dit…

désolée pour le répondeur! mais n'empêche cette solitude nocturne débutant tôt en ces temps hivernaux donne des ailes à tes mots, et ces ailes les font frêmir, suer, dégraisser, rôtir, mijoter, dorer, sauter, pour les rendre toujours plus goûteux, heureux, moelleux, eux eux euh euh...

Marie, Pierre a dit…

Faut pas croire tout ce que j'écris !!

Lin a dit…

mais je ne crois rien... si: en toi et en ton écriture (faute de pouvoir coudre une fleur en laine jaune sertie d'une boucle bleue et de diamants urbains, ça non faut pas croire, ça n'existe pas ou bien dans des magazines)

béatrice a dit…

Ma foi, si tu avais essayé le répondeur de mon portable j'aurais volontiers joint ma solitude abyssale pour peupler la salle obscure. J'aurais même risqué à la sortie de partager une appréciation idiote sur la qualité de la nuit godarienne, même avec un ou deux idiots de rencontre, même au risque de nous ramasser un bon savon pour avoir tenté ce partage verbal et idiot. Car comme toi, je reste une immanquable optimiste et sans rancune, des mots... idiots...