5.2.24

On ne manque de rien

On ne manque de rien. Tout est fait pour assurer le transit des pensées lumineuses, le recyclage futur, pour que même ici rien ne se perde.

Endroit propice au relâchement

futur livre d'artiste de cabinet

journée des crevaisons multiples au Sud de Dijon

Journée de la chute spectaculaire des feuilles et des températures

Journée de la dubitation

journée de l'hiver qui approche et rend les houx plus rouges que verts

la soufflerie de l'aspirateur s'arrête en direct, c'est à nouveau la nuit

un jour je soumettrai mon cas de caca.

mon cas "avant défécation" à des spécialistes ; personne n'a jamais évoqué cet état, je me demande si quelqu'un d'autre partage cet état d'enthousiasme amphétaminé

Journée du ciel menteur trop bleu pour être signe d'été.
sûrement une bise sournoise se cache au ras des coins de rues.

Journée des aller sans retour et des sirènes sans repos et des jambes fatiguées

ne pas se laisser griser par la gristesse

ne pas se laisser enfermer dans la carcasse des mots

Journée des géraniums qui n'ont jamais connu le froid

Journée de m'être levée très tôt après avoir peu dormi pour aller prendre le train le petit chat d'en face à la fenêtre comme un pot de fleurs il regarde étourdi, les pigeons qui passent.

journée d'avoir relu une ou 2 pages du cahier hongrois, joie de retrouver de replonger

et ces atmosphères surchauffées comme ce matin

6 heures et déjà 30° au moins

on pourrait aller dans le livre blanc des records de nuits blanches

tout ce qui vient dans la tête alors n'est qu'une immense volute de craintes et de découragement

il est 4 ou 5 heures et on n'a toujours pas dormi

positionné le corps sur ses 4 faces, étendu, recroquevillé, séparés, collés, rien n'y fait

au matin l'impression étrange d'en avoir réchappé de justesse.

4.2.24

Le parc étendait sa sépulture de ramures murmurantes

Le parc étendait sa sépulture de ramures murmurantes et d’ombres sombres. Après les dédales du château, cadencé de couloirs en pièces vides, de souvenirs encadrés en gerbes de fleurs confites, le semblant de perspective apaisant le regard reposant le souffle. Je n’étais plus sorti de ce labyrinthe depuis 1983 et les histoires d’eau. Je ne savais pas si le monde existait encore, au-delà de ces frondaisons, de ces fontaines coulant en vases clos et vasques visqueuses, au-delà de ce ciel immobile. Mon itinéraire était toujours le même, j’empruntai tout d’abord la longue allée bordée d’arbres majestueux, peuplés de carouges à épaulettes blessés, mais rescapés de la grande épidémie du 4 janvier, abritant ça et là une créature élégante et diaphane, sensuelle, comme pénétrée par ses souvenirs de pierre. Puis, arrivé près de la petite statue fondante, je fondais. Elle me rappelait tant cette jeune fille connue jadis dans l’autre monde, un peu danseuse, un peu biche, qui posait toujours sur moi ses regards étonnés lorsque j’allais jeune homme acheter une baguette bien cuite dans le magasin de ses parents. Je fondai quelques minutes puis m’étant reconstitué, je reprenais ma marche inutile vers l’horizon sans fin –où l’œil jamais de l’homme n’apaisera décidément sa faim- Parfois à l’abri des buis, à l’habit des bruits, je remarquai des ombres, et leurs poses lascives évoquaient un couple après les ébats amoureux ou après les débats a-mourants. Selon. Mais leur intimité m’était fatale car ma douloureuse solitude suintait de mes yeux, alors que je n’avais plus les moyens de pleurer, j’étais à sec, et puis, j’étais encore un homme : que diable ! charpenté et droit comme du Giacometti charnu. Je devais contenir mes larmes, sangler mon cœur et reprendre ma marche sans but et sans issue qui me reconduirait inévitablement dans les mêmes couloirs, sur les mêmes tapis, les mêmes allées, les mêmes avenues. Puis un jour le froid de la pierre me figerait à mon tour, sans crier gare, et le prochain promeneur solitaire, s’arrêterait devant moi, essayant de déchiffrer mon improbable posture tandis que son chien se soulagerait.

2.2.24

Enfin Stevenson

 Je suis donc en train de "faire" le chemin de Stevenson, mais allongée, assise, dans mon lit, quoi. Ce ne sont que ravissement et surprises perpétuels quant à ses réflexions, ses descriptions de nuits à la belle étoile, de bête du Gévaudan, le "Napoléon Bonaparte des loups", les odeurs de pins, l'apprivoisement assez rude au début de Modestine. Une nuit dehors si parfaite qu'au matin il laisse quelques pièces de monnaie à l'emplacement de sa couche.

Levée aujourd'hui à 5.55, ce matin une lueur blanche et brumeuse à l'Est m'intrigue et je la retrouve quelques pages plus tard, annonciatrice de l'aurore, juste avant le pays des Camisards.

Dans un paragraphe plus loin où il est question d'oiseaux, je me crois chez Virginia Woolf (l'avait elle lu ?) dans nos interludes des Vagues sur lesquels nous travaillons depuis 2 ans avec notre atelier d'écriture À la brise de. Je pense aussi à l'usage du Monde chéri de Nicolas Bouvier tant aimé et qui serait concurrencé sur l'autel de mes livres cultes par celui-ci ? Chaque livre arrive à son heure ; ce "Voyages dans les Cévennes avec un âne" que j'ai depuis toujours dans mon rayon Auvergne, avec tous les documents "Cartographie" (d'encore À la brise), qui débute au pays de ma mère, mais jamais lu, jusqu'à ce que mon compagnon d'aventures m'en suggère la lecture , (merci). Oui, chaque lecture arrive à son heure. Je ne pense pas que je le marcherai jamais ce chemin, mais je sais pourtant que j'y habite, dans les landes des plateaux, dans les gaudrioles des oiseaux survivants.

Bernadette Montélimard, Yaya Lily et 11 autres personne

29.4.23

tout passe, tout lasse, même les anges

 "Durant les six premières années, j'ai fréquenté l'école des Soeurs et sous leur influence, j'ai développé une sorte de complexe auquel Freud n'a pas pensé, une espèce d'allergie aux anges. De ma huitième à ma douzième année, j'avais pour habitude de me retirer dans une chambre fermée à clé où je faisais des grimaces féroces, tourbillonnais sur moi-même, les poings serrés pour mettre mon ange K.O. Il s'agissait de l'ange gardien qui, nous assuraient les Soeurs, se tenaient aux côtés de chacune de nous. Et ne nous quittait jamais d'une semelle. J'éprouvais pour lui une haine totale. Je suis sûre de lui avoir décoché un coup de pied et d'avoir ensuite mordu la poussière. Impossible de blesser un ange mais j'aurais été heureuse de savoir que je lui avais sali les plumes...", l'Habitude d'être, 17 janvier 1956. Flannery O'Connor

Questions qui datent et qui font date

Si j'étais dieu, qu'est-ce que je garderais ?

Si j'étais dieu, est-ce que je me garderais ? (je veux dire "en tant que dieu", en tant que moi, la question ne se pose pas)

Si je pouvais me refaire, est-ce que je me rajouterais quelques centimètres ?

Si oui, qu'en ferais-je ? 
Où les mettrais-je ?

Et sinon, pourquoi ?

Combien y-a-t-il de vagues pas minute ? 

Ce nombre est-il toujours le même ?

Pourquoi n'y a-t-il d'éléphants qu'au PS ?
Les éléphants sont-ils de droite ou de gauche ?

Pourrais-je m'entendre avec une personne ayant des idées politiques très éloignées des miennes sachant que je passe pour être une personne grognon mais ouverte d'esprit et que j'entends dire ça et là que les extrêmes se rejoignent ?

Y-a-t-il des extrêmes parallèles ?

Pourquoi ne rencontre-t-on jamais d'agent secrets ?

Est-on vraiment sûr qu'ils existent ?
Peut-on entériner autre chose qu'une décision ?

Peut-on briguer autre chose qu'un mandat ?
Peut-on mandater quelqu'un pour le briguer ? 

Un lapsus peut-il être autre chose que révélateur ?

Un lapsus de Rachida Dati est-il plus révélateur de son incompétence ou de son échomimie ? 

Un collapsus est-il révélateur d'un coup de foudre partagé ?

Qu'allons-nous faire si en 2012 si ça ne tourne pas à notre avantage ?

Tiendrons-nous jusque là ?

Dans quel état errais-je, lorsque l'autre matin au lieu de ma crème hydratante à l'iris, je me suis tartiné le visage de dentifrice au ratanhia ?
A partir de combien de tubes de dentifrice doit-on envisager de se faire pousser la barbe ?
Euh, - de tirer sa révérence ?

Comment souhaiterais-je être habillée dans mon cercueil ? - si tant que je sois un cadavre localisé et non pas un corps disparu en mer, dans la plus belle crevasse des Himalayas de ma mère -
Certains se font-ils enterrer nus ?
Lors du décès d'un membre de ma famille, j'étais arrivée tard à l'hôpital, il gisait sur une table étroite, et les "personnels soignants" lui avaient enfilé sa veste "derrière-devant", car il était déjà trop raide, lorsqu'ils l'avaient découvert pour la lui enfiler dans le bon sens. Qu'auriez-vous fait à ma place ?

Y a-t-il des questions plus intelligentes que d'autres ?

Est-ce que je ferais une belle centenaire ?
La notion de beau peut-elle appliquée dans ce cas ?

Aimez-vous que l'on vous pose des questions ou préférez-vous qu'on vous laisse à votre mystère ?

Pensez-vous que l'autre ne s'intéresse qu'à lui s'il ne vous pose pas de question ?
Pensez-vous qu'il est indiscret s'il vous en pose trop ?
Comme l'écrivait Volodine dans "Des anges mineurs", dans lequel ne figurait pas Ange Gabrielle, qui n'est pas mineure du tout, "Et de nous d'eux, vous êtes lequel ?"

Quel effet cela vous fait-il lorsque dans un roman un personnage porte le nom rare de quelqu'un de votre entourage ? Voire le vôtre ? N'avez-vous l'impression que l'auteur vous a observé(e) à votre insu ?
Lui intenteriez-vous un procès ?

Quelqu'un aurait-il trouvé ma trousse rouge avec dedans mes clés de voiture (Béatrice ?) 

Où sera chacun de nous le 1er janvier 2018 ?

Ce blog vivra-t-il encore à cette date ?
tiendrons-nousjusquelà?

Lorsque j'avais l'âge tendre des serments, j'avais donnée RV à quelqu'un dans l'avenir : où cela peut-il bien être et quand ?

Si la personne concernée lit ce message, peut-elle me rafraîchir la mémoire et me dire s'il est encore temps ou si j'ai déjà raté le rendez-vous ?

Tiendrons-nous jusque là ? 

Pendant combien de temps encore supporterons-nous le poids de la brume sur nos épaules ?

Grâce aux nanotechnologies les poules peuvent-elles espérer un jour pondre 2 oeufs en même temps ?

Que deviennent les implants mammaires après la mort des implantées ?

Que deviendront les usines de silicone lorsque la mode ne sera plus aux gros seins ?
Aimeriez-vous vous lavez les mains avec la savonnette "mains propres" fabriquée à partir de la graisse liposucée de Berlusconnard ?

Le changement d'heure permet-il réellement aux vaches de se coucher plus tard ?  

A votre avis, combien de temps faut-il pour que les mots et expression suivantes tombent en désuétude : " y a pas de souci, festif, convivial, citoyen, sarkosisme, durable, acter" ? Tiendrons-nous jusque là ?

Si j'étais Dieu, est-ce que je révèlerais aux hommes qui m'a crée(E) ?

Pourquoi lorsque je vais au cinéma (bis etc.) et même si nous ne sommes que 3 dans la salle, suis-je toujours agglutinée de bavards ? 

Ai-je l'ouïe particulièrement fine ou le complexe de persécution particulièrement développé ?
La dame assise à côté de moi et qui a chanté les cantiques, le lac des cygnes et le reste lors du film "Des hommes et des dieux" s'est-elle rendu compte qu'elle n'était pas à la messe mais au cinéma ?
Si elle va voir les Demoiselles de Rochefort, chantera-t-elle la blonde, la rousse ou les forains ? Monsieur Dame ou le marchand de tableaux ?

Suite au visionnage du film "Moi, la finance et le développement durable", de Jocelyne Lemaire Darnaud, ne serait-il pas plus sage de creuser un trou dans le plancher, dans le jardin, dans la forêt pour y entasser - si tant est que nous ayons de quoi - nos économies, plutôt qu'elles ne servent à financer des mines anti personnels et autres saletés ??? {je mets plusieurs "???" car c'est une question qui demande mûre réflexion}

Qu'en diront les taupes ? Les vers de terre ? les capricornes ? les sangliers ? les truffes ?

Lorsque les nanoparticules nous auront remplacé par des robots, aimeriez-vous être ménagère de moins de 50 ans ou cerveau disponible ?

Où est le bout du monde ?
Pourquoi au-delà d'une certaine limite, les billets ne sont-ils plus valables ? 

 (un texte auparavant sur "à la brise de")