Les
premiers moustiques dansent dans un ciel presque blanc. L'air sent la feuille
nouvelle. Les grues volent vers le Nord. Le 5 du mois rappelle à l'homme la naissance
de la femme à barbe. Le cerf aboie, la taupe se marie sous la terre. L'homme
éprouve tout à coup pour les jeunes filles aisées toutes les violences du sentiment
: il compte leurs tantes à héritage, il demande à leur notaire le chiffre de
leur dot.
« L’oiseau de Mars ou le réveil de la chauve-souris »
Il lave son âme dans un vieux seau de fer-blanc,
il la rince, il la tord, il la sèche au soleil, il fait peau neuve, il la
dépouille le vieil homme, il se revêt de l'homme nouveau.
Il met un gilet fantaisie.
Il avance sur le pas de sa porte.
Il
voit le coucou qui arrive d’Afrique, la cigogne qui fait son nid. Déjà l’érythropize,
en Amérique du Nord, danse devant sa femelle éblouie sur un théâtre de verdure.
La mante dévore son maigre époux. L’araignée échappe de justesse aux fureurs de
sa tendre épouse. Le ver luisant allume ses feux. Le sous-préfet ouvre ses
portes. Ce ne sont plus que marbre et plantes vertes. Les demoiselles invitent
les messieurs.
Elles sont belles à faire peur dans leurs robes
de dentelles.
Priez pour l’homme. Il bombe le torse. Il est
perdu.
« Adam »
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