6.5.11

De la politesse entre mari et femme (ça commence bien)

"Veut-on maintenir intacte la paix du ménage ? Il faut l'appuyer sur la politesse. Voilà deux êtres qui s'aiment ; c'est-à-dire qu'ils ont été poussés l'un vers l'autre par certaines similitudes du cœur qui ont fait éclater leurs sympathies. Dès lors, ils ont eu plus ou moins sur les yeux ce bandeau que l'on prête au dieu malin de la Fable. Ils se sont vus parfaits parce qu'ils n'ont consulté que leurs sentiments et peu ou point leur caractère.
Et pourtant c'est de ce dernier que dépend presque toujours le bonheur domestique. Ces deux êtres qui ont vécu jusqu'ici indépendants l'un de l'autre devront fondre leur caractère comme ils ont fondu leur cœur, se complétant se réformant même dans une certaine mesure pour arriver à une unité d'existence aussi heureuse et parfaite que possible.
Ces modifications ne peuvent s'opérer d'un seul coup et l'on comprend facilement qu'elles donneront lieu à des chocs, si l'on ne met pas de part et d'autre un grand esprit de conciliation et surtout les formes courtoises du savoir-vivre bien entendu.
Sans doute l'amour réciproque prédisposera d'abord à cette mutuelle condescendance : on fait si volontiers abstraction de ses goûts et de ses préférences au profit de qui l'on aime ; mais il ne faudra pas qu'une parole maladroite vienne porter atteinte à l'amour-propre. Il faut toujours ménager ce sentiment ; car il est, selon Voltaire, "un ballon gonflé de vent dont il sort des tempêtes quand on y fait une piqûre" ; mais en même temps, lorsqu'il est bien compris, il peut donner naissance aux plus nobles actions.
Une femme de bon sens* a dit : "Plus près on est du cœur de quelqu'un, plus on a besoin de tout son tact et de toute sa courtoisie pour faire entendre des vérités nécessaires."
Mme De Grandmaison
Le Savoir-vivre et ses usages dans la société actuelle ou  Guide de la bienséance pour tous les âges et dans les principales circonstances de la vie.
* l'histoire ne dit pas de qui il s'agit...

1 commentaire:

Lin a dit…

j'aime particulièrement la citation, la dernière phrase... à méditer