Levee depuis 6h30. Canapé, chaleur dans le dos. La fenêtre est bleue du jour qui se lève péniblement dans un brouillard à visibilité de 30 m. maximum. "Ciel bas" dit Joël Colado de Météo F. Vent, sans doute froid, qui agite les branches des arbres sans en faire tomber la neige qui a cristallisé sur leurs feuilles. Le lampadaire luit encore, mais a du mal à s'imposer, si ce n'est dans le décor encadré.
Parfois, j'attrape un livre sur "sa" pile. N'importe quoi, à ma portée, le premier venu du moment qu'il ya à lire. Celui-ci a un petit format attrayant sans pour autant donner l'impression que son impression soit farcie de pattes de mouches. SIX PHOTOS NOIRCIES. par Jonathan WABLE. Ed. Attila, 2013. Jolie couverture tachetée de points bleu ciel, vert céladon, dont il est ensuite question à plusieurs reprises, rose, sur fond glauque beau.
Chaque chapitre -peut-être des nouvelles indépendantes ?- est intitulé d'un nom de ville, pour la plupart inconnues de moi.
Encore endormie, sans doute, ou mal réveillée et de toutes façons embrouillardisée par le weather et l'atmosphère de ces temps, je lis sans être très concentrée. Arrivée à la fin du premier chapitre, au moment où la gouvernante enterre le reste des os dans le jardin, je me rends compte que j'ai raté un truc : j'ai été victime de lecture poétique, en plein milieu de l'histoire : "[...]et la gouvernante traîner son corps mort en cuisine." Ce corps mort que j'avais cru être celui de cette triste femme, dont j'imaginais la vie sans joie, est en fait un corps vraiment mort un réel cadavre, celui du jeune homme visiteur qu'elle venait d'empoisonner et qu'elle transportait en cuisine, donc, pour le servir à son maître pour le dîner. (un corps empoisonné est-il du reste comestible ? ne lui a t-elle pas plutôt asséné un coup derrière les oreilles ?)
Cet adjectif possessif et meurtrier qui décrit un corps qui ne s'appartient plus a résonné avec une nouvelle entendue avant ou après Joël Colado de Météo France : une petite fille d'environ 1 an a été trouvée morte sur la pLage près de Berck, et le journaliste d'ajouter que l'on ne sait pas "à qui ELLE appartient"
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