19.11.13

Si un auteur veut en finir avec la vie

Ce dimanche, il neige dans ma tête. Je passe la plupart de la journée dans mon lit, au chaud. Sinon je prends des bains chauds, besoin de caverne, de grotte utérine, de chaleur enveloppante, d'humidité amazonienne. Je reprends le Carnet d'or, avalé d'une traite cette été (une traite des Noirs ? une traite des Femmes ?) oui mais jusqu'au 2/3 seulement. J'avais noté plein de phrases essentielles. Puis la paresse de la lecture m'avait reprise et j'étais repartie vers la facilité des suspenses anthropologiques.
A un moment donné, j'ai envie d'entendre de la voix humaine, au lieu de goûter, car l'appétit n'est pas encore revenu, la joie se ranime, mais pas encore le goût des aliments. J'allume la radio et j'entends et je n'entends pas, juste au moment où son nom est prononcé, qu'elle est morte. Mais je sais que c'est elle. J'avais lu d'autres livres, mais ne les avais pas finis, peut être parce qu'ils me parlaient de choses que je ne savais pas, comme disait feue la Marguerite.
Je la revois sortant de son taxi, suivi de son fils au bras en écharpe portant un artichaut et une tresse d'oignons en guise de bouquet. 

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