LA
COUR – Projections – Samedi 18 janvier – 20 heures
« mouvements d’images» (séance unique)
Claude Yvroud - Gaëlle Vicherd
- Alexis Meilland - Philippe Fontès
1, rue Challemel-Lacour – 42000 Saint-Etienne (Impasse entre la
rue de Tardy et la rue Vaillant-Couturier)A proximité du Gymnase Tardy / Arrêt
de bus Merlin (10 mn à pied de la
place du Peuple)
Claude Yvroud
Mes activités diverses me conduisent à l’écriture,
lieu d’habitation comme un autre, lieu de fabrication et de trituration de la
matière du monde. Ou pour être plus précis, à inventer l’écriture dont j’ai
besoin, à mesure et à la mesure du jeu qui est en jeu. Dire que la vidéo est
une écriture est certes un lieu commun, reste à savoir ce qu’on entend par
écriture : suite de lettres standards identiques pour tous à agencer dans
un certain ordre ? Respect de certaines conventions qui rendrait
obligatoirement cette écriture lisible avant tout ? Nous n’en sommes
pas là, je n’en suis pas là. Un jeu donc
Gaëlle Vicherd
Il y a souvent une mise en abyme du documentaire. Peut-être cela
vient-il de cette sensation qu’à force de vouloir tout expliquer, tout
documenter, on passerait à côté de l’essentiel. Comme s’il y avait toujours une image devant le monde, et
qu’il finirait par s’absenter. Peut-être
ai-je envie de représenter cette absence, pour voir ce qui peut en surgir.
J’observe les dispositifs de mise en scène et cherche ce qui leur échappe. Par
ailleurs, j’ai une pratique dite documentaire, dans laquelle je m’efforce de ne
pas imposer de scénarisation, afin de laisser la possibilité à une multitude de
sens de traverser le champ visuel. Je cherche à mettre en lumière les pièges que nous tend notre rapport au réel. J’ai
besoin de revenir sur les dispositifs de représentation, de les interroger, de
trouver ce qui leur résiste. Par exemple, les animaux, n’étant pas dans une expérience-écran du monde, bien qu’exposés dans
une cage de zoo ou empaillés dans un musée, ils gardent leur monde en eux, ils
sont eux-mêmes des plis. Si tout est artifice, quelque chose d’un monde étrange
et inconnu passe.
Alexis Meilland
En s'appuyant sur les examens cliniques du docteur
A. Cramer de la clinique de Göttingen, Allan Miledexis poursuit son exploration
de l'activité hallucinatoire. Après avoir décrit le phénomène
"Doppeldenken" (double pensée), A. Miledexis, qui se surprend à
remarquer la constance des hallucinations de l'ouïe chez les aliénés atteints
de surdité, étudie ces "voix intérieures" et ces patients qui
entendent "la pensée formulée en paroles". Tandis que les psychiatres
ne cessent de se questionner et d'être fascinés, obscurément, par cette autre
voix, fût-elle celle d'un sourd en l’occurrence, Freud, lui, prend l'autre
voie, celle du déchiffrement du désir inconscient. Il n'en reste pas moins que
l'interrogatoire très "serré" (comme on savait encore les faire) de
Miledexis, a l'intérêt de poser la question de la présence pathologique ou non
du phénomène de l'automatisme mental. Et l'on sait, comme le disait le
docteur Lacan à son séminaire au sujet d'un malade qu'il avait consulté à
l'hôpital Henri-Roussette, que "l'automatisme mental, il n'y a rien de
plus naturel".
Philippe Fontès
Philippe Fontes est un photographe, vidéaste et
musicien. La photographie a laissée une empreinte forte dans son mode de
représentation vidéographique :
Un point de vue unique, un cadre fixe, pas de mouvement caméra, pas de montage, la captation vidéo est un temps d’obturation long
permettant de rendre présent
des faits de la réalité, une sorte de décompression de l’image fixe.
Il utilise la vidéo pour sa vertu essentielle ; le temps réel, capter et diffuser des
images « presque » simultanément.
La performance est son mode d’expression principale, la caméra est au
cœur du dispositif ; ce sont des installations compactes qu’il manipule en
direct. Sans être érigé en dogme, le « no data » et l’absence d’ordinateur,
reste un principe récurant dans sa production d’images temps réel
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