7.12.11

Ich bin dumm

c'est l'histoire d'un(e) cheval(e) qui n'a pas le moral

l'histoire d'une tempête de vent qui brasse des feuilles et de la poussière et hurle dans les oreilles et fouette les cheveux de la fille qui va chercher de l'eau au puits

c'est l'histoire d'un père et de sa fille qui épluchent avec leurs ongles leur pomme de terre quotidienne et la mangent en se brûlant ;
parfois ils ne la finissent même pas
ils mangent avec les doigts, dans des assiettes en bois
l'homme a l'air d'être en plâtre
la fille en corde, en toile de jute

plusieurs fois par jour elle aide son père à s'habiller et à se déshabiller, car il a un bras mort
il la regarde d'une drôle de façon
à un moment il dit "putain" mais ce n'est pas d'elle qu'il parle, semble-t-il
d'ailleurs ils ne parlent presque pas
la fille aide à ranger et à sortir  la carriole et à  harnacher désharnacher le cheval
à chaque fois, elle emporte 2 seaux et  au lieu d'en remplir un puis l'autre avec le seau du puits, elle fait ça en 2 fois, répartissant l'eau équitablement dans chacun des seaux
un livre arrive dans l'histoire
mais n'a pas un très grand rôle
des tsiganes* aussi, un peu fous, un peu doux
le cheval ne mange plus, ne boit pas davantage
le petit déjeuner consiste en 2 petits verres de palinka pour le père et d'un demi pour la fille
un voisin en rupture d'eau de vie vient leur en acheter une bouteille et leur tient un discours au-delà  du bien et du mal
il y a un violoncelle et un orgue qui lancinent entre deux hurlements de vent
un jour le puits est à sec comme par désenchantement
la tempête continue
on reste avec le cheval longtemps dans son écurie, à sentir avec lui que ça ne va pas aller bien loin
ils mettent leurs effets dans des caisses et des coffres, les arriment sur une petite charette
ferment la porte à clé et s'en vont, avec le cheval qui marche avec eux
on les voit de loin gravir la pente du petit vallon puis disparaître courbés contre le vent derrière l'arbre torturé par le vent, ce sont les oreilles du cheval qui disparaissent en dernier
puis plus rien
le vent, les feuilles, la poussière
puis les oreilles du cheval réapparaissent, ils reviennent
la fille s'incruste dans la fenêtre
les images s'incrustent dans ma tête

PS le cheval joue chavalement bien !

PPS * tzigane : pour le folklore; tsigane, pour le social



2 commentaires:

Ange-gabrielle a dit…

jjjjjj

Ange-gabrielle a dit…

Aber ER ist nicht dumm...
Ton texte reflète bien la circularité du film et cet éternel retour nietzschéen, je n'ai pas pu voir d'autres films à la rétrospective de Beaubourg mais ai acheté un livre sur Bela Tarr
(c'est le 3° commentaire que j'essaie de te mettre, vais-y parvenir ? puis je file à W Benjamin)