6.11.12

EUTROPHISATION

Un matin on se réveille d'un rêve un peu trop riche, et on se rend compte, sans vouloir se vanter, qu'on a été eutrophisé. Toute la journée, on se sent turbide, anglomorphique, ascensionnel vers le bas. On boit son café éthique mais dégueulasse, dans un état proche du swing state en ébullition, on se tortille sur son tabouret vintage orange et blanc, acheté au prix de pas mal de sacrifices à l'Emmaüs du quartier, les tartines sont molles, la confiture est elle aussi un peu chose, bref, on ne sait pas comment venir à bout de toutes ces matière en suspension, qui vous troublent l'intérieur et vous sapent l'extérieur. Mais on survit jusqu'au soir, et lorsqu'on retourne se coucher, aussi sec qu'une branche de fenouil à l'automne dans un pot origamisé par la belle-aux-chapeaux, on se dit que c'est bien beau d'apprendre des mots nouveaux en faisant du catalogage, mais Dieu que c'est dur de les utiliser à bon escient !

1 commentaire:

Ange-gabrielle a dit…

J'adore ces mots dont on sait qu'ils appartiennent à notre langue mais dont il est difficile de donner une définition exacte, qui nous font courir les doigts dans le dico ; quand en plus, je lis " trophê : nourriture", quelle révélation. Je me suis régalée de "turbide" et d'autres, tous plus délicieux les 1 que les autres ET en +, ton texte est très drôle