11.5.11

Résurrection de la Chère

j'arrive
la chambre est vide, le lit refait de frais
plus aucune trace d'elle ici, mais si, son image de presque morte et moi la serrant dans mes bras,et elle me serrant dans les siens sans le faire, sans verser la moindre larme, solide comme une mère, puissante comme un tsunami qui ne maîtrise rien
pas une seconde je pense qu'elle est morte, même si elle n'est plus là, même si elle en était si proche
on me renseigne, on la transférée 2 étages plus bas, à l'étage de la convalescence, à l'étage du moyen séjour
sera-ce un sas ? un purgatoire de douceur ? son avant dernière demeure ? de meurt ?
ma soeur et son mari m'attendent dans le couloir, joyeux, on nous laisse entrer
d'un étage à l'autre, elle est transfigurée
les couleurs ont repris leur place sur son visage, même si ses yeux accusent la douleur intense et l'appel du fini.
on passera encore quelques heures à bénéficier de son humour, de sa ténacité, de ses mots d'amour pour nous.
entre temps ma voix est en train de s'éteindre, le printemps a eu raison de moi. je dois inventer des modulations de fréquence pour qu'elle m'attende (m'entende bien sûr, je veux dire) , je pense à B. qui a tant de mal à m'entendre, alors peu de mots. les peaux des mains, les sourires, les caresses sur ses cheveux. J'engrange en lui donnant.elle nous fait comprendre qu'elle veut se reposer.
aujourd'hui, moi aussi

3 commentaires:

Marie, Pierre a dit…

google, qui lit tous nos messages pour mieux nous servir, me propose en annonce des armes de défense ; je ne me lasserai jamais d'autant de sollicitude

Lin a dit…

ah google ne comprend rien décidément, armes d'amour oui; ce sont comme des lettres que tu écris ici, de magnifiques lettres à ta mère; j'aime toujours autant tes jeux de mots poétiques en plus du fond et de la forme jamais larmoyante, dynamique et tendre, en ce nouveau répit...

Laura- Solange a dit…

Oui , engrange ces caresses car en donnant tu reçois. Je pense à toi avec force...à tout à l'heure...