28.2.19

l'étrange aux étrangères

Elle était chez moi comme chez elle
une être ange de mes amies
Sous sa peau fine comme des engelures
battait le sang de l'essentiel
Je sentis dans mon corps aptère
pousser les ailes du désir de
m'envoler avec elle
Mais ce n'était pas la peur

De ce jour unique et précis
de temps d'espace temps réunis
Ne peuvent naître que des galaxies

Entre nous il y eut des tremblements de terre,
du volcanisme, des raz de marée
Psychopompes et nécromobiles se mobilisèrent
Et quand toutes les étoiles eurent filé
Elle me dit qu'elle souhaitait quitter la terre, sans bruit
Retourner vivre parmi les éphémères
le reste de sa nuit d'été
Je me sentis lourd, sourd, gourd
Plus pataud que l'albatros de Baudelaire
Plus inutile que du temps perdu
Les vannes de mon coeur lâchèrent
Coulant mon âme à pic dans un trou noir
Nécropompes et psychomobiles se désintéressèrent
Et quand toutes mes larmes eurent séché
Je partis vivre en terre étrangère
Rejoindre les créatures ailées

Zélé, je ne le suis plus guère
Bientôt je n'y penserai plus qu'avec nostalgie
En m'étonnant pourtant, d'être sans elle, sans ailes
et encore en vie

Mars 92

 (chanson écrite pour André Duchesne mais n'ayant jamais servi)

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