8.6.12

Notre besoin de mélancolie est impossible à rassasier

L'oubli s'entasse.
Le vide se congratule, les tarentules dans mes placards se sermonnent des heures durant, chacune essayant de manger les mailles de mes vêtements froissés, me taillant un costume à la mesure de mon élan. Je devrais faire peau neuve, arracher de mes plis les pellicules mortes, repasser à feu doux les épisodes magnifiques de mes amours légendaires, et refermer les livres, les laisser dormir.
Je devrais me défaire des liens qui m'entravent, mais pour ce faire, il faudrait que je morde dans ma propre chair, il faudrait que je jette ma tristesse dans le vent au large de mes rêves, que je broie le noir et ses attributs en fine poussière, en douce cendre, il faudrait que j'incinère mes trous noirs.
Je devrais dans un sac jeter tous les chats crevés, tous les mots du dimanche qui n'ont plus d'utilité dans les semaines sans relâche de mes acharnements aux succédanés.

Je n'en ferai rien.

1 commentaire:

Lin a dit…

très beau, lecture "physique", qu'on ressent