13.7.11

Absence visitée


Parmi les incontournables de l'été, à côté du barbe-culs et de la cystite, nous avons aussi l'arrosage des plantes et le nourrissage des animaux chez les copines plus chanceuses et déjà parties.
Elles ont pris soin bien sûr de nous laisser leur triple de clé, leurs consignes sur la table, voire leur adresse, sage précaution lorsqu'on sait combien d'une année sur l'autre nous perdons des neurones en route, restés accrochés sur l'ordi du tard le soir et du toute la journée aussi, entre autres. 
Nous arrivons donc dans le territoire désert (du moins l'espère-t-on ? j'ai téléphoné 2 fois, sonné 4 avant d'oser pénétrer l'autre jour chez D.) de cette autre, concentrées sur la tâche à accomplir, s'occuper de cette absente en son absence puisque ses plantes ou son jardin ou sa chatte, c'est bien sûr un peu d'elle qu'elle a laissé. (Bon pour la chatte, ça la regarde, ne venez pas inonder mon blog de vos commentaires aigre-doux et plus ou moins calamiteux). Nous déambulons donc l'arrosoir ou le sachet de croquettes à la main parmi ce décor plus ou moins familier puisqu'il ressemble peu ou prou (je l'ai enfin placé) à celle qui officie-là d'habitude. Et c'est une sensation étrange, il faut le dire, cette absence pleine de verdure, ce vide bien rangé (je parle de CHEZ mes copines), ces livres guetteurs dans leurs étagères, celui-ci inconsciemment (?) oublié sur un canapé ou une tablette, cette mise en scène plus ou moins organisée de l'absence visitée. tandis que l'on arrose ou que l'on nourrit, on pense à cette amie, on pense à combien on l'aime, on se demande ce qu'elle fait en cet instant, on se dit qu'elle a décidément la main verte, qu'elle fait bien mieux que nous mais que tout de même on ferait pas forcément comme ça.

Lorsque ce sera notre tour de l'être (chanceuse et partie), elles viendront alors arroser le chat et récolter les tomates et les framboises remontantes qui auront bien voulu se donner la peine de rougir (ou de verdir ou de noircir ou de blanchir), selon leur variété et le bon vouloir des astres et des cieux. Et sans doute à leur tour, se diront-elles que notre jardin nous ressemble et que notre chatte doit s'ennuyer sans nous (mais bon, le manque a du bon soit disant)

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