Je suis une pierre et j'ai tué un homme
Alors quelqu'un a ramassé
la pierre et je la porte depuis en pendentif, en gri-gri
Tellement concentrée en
grains serrés et grenus dans les plaines et les déliés de mes méninges enflammées
?
Par un souvenir génétique
De quelle pierre de
volcan endormi suis-je la lave vellave ?
Je m'achemine à pas
crissants vers la fin de ma vie magnifique, effleurant de ma démarche tordue
tous les cailloux-cochons qui ont fait trébucher mon allant naïf et confiant.
Chuter pour ne rien dire
Casser.
La jambe de ma mère
Les dents surtout
Des heures entières la
bouche ouverte, à laisser s'affairer les ferrailles, les limailles, les
gargouillis,
avec ma bouche offerte au
cri muet, tandis que mes esprits volaient avec les étourneaux de la place
au-dessus des platanes, s'absentaient du trou embué de salive, les gencives
lisses, le sourire décarnassié.
un pont de pierre au
milieu d'un virage
un caillou dépassant du
chemin et moi regardant mes traces, déjà vers l'arrière,
tolle bardole dzindzin
fournaou"
Choisir une pierre pour
le voyage, pour le chagrin, pour la fatigue, pour la peur, pour la douceur.
L'offrir pour que soit caressé au fond d'une poche le lisse de sa couleur et le
souvenir évaporé de celle qui l'a donnée. Un jour la ramener au pays de ses
ancêtres, dans son berceau, là où elle manque et met en péril l'équilibre de la
terre qui ne serait qu'un seul pays. Mais qui penche, qui penche. Petit Poucet
à l'envers.
1 commentaire:
Très joliment écrit...je découvre je ne sais pas quel hasard ton blog...amitiés enfin ne dis t on pas qu il n y a pas de hasard...
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